On dit de Donatella Di Pietrantonio qu’elle est un peu l’Elena Ferrante des Abruzzes, ce qui au vu du succès de la romancière napolitaine est un compliment. Et c’est vrai qu’avec l’histoire contée dans Borgo Sud, on flirte avec l’atmosphère créée par Ferrante dans L’Amie prodigieuse. Ici ce sont deux sœurs que tout oppose. Deux femmes marquées par des blessures enfantines car maltraitées par leurs parents. Deux anciennes petites rebelles que la vie a éloignées mais que les souvenirs vont rapprocher. Lorsque la narratrice est rappelée à Borgo Sud, quartier de pêcheur de Pescara, par sa sœur cadette, l’excentrique Adriana, elle se remémore ce passé commun qui a abouti à des vies aux antipodes. Mais aussi cette sœur qui est aussi la seule de sa famille à n’avoir jamais dérogé à un principe : faire usage de sa liberté. Avec Borgo Sud, Donatella Di Pietrantonio livre un magnifique portrait de femme et un éloge de la sororité.