L’écrivain Mathias Enard publie une œuvre de fiction dans la collection Cartels, à l’occasion de l’exposition « Éblouissante Venise. Venise, les arts et l’Europe au XVIIIe siècle ».
« Antonio observait Venise : inondation, ondulation, vertige. Antonio comprit qu’il ne pouvait plus vivre sans la jeune femme de l’Ospedale della Pietà. La poitrine rebondie, les joues légèrement roses, les cheveux tirant sur le roux, frisés, les yeux clairs et ce je ne sais quoi dans le regard qui le rendait vibrant – Antonio ne pouvait se concentrer ; il prit une feuille de papier et essaya d’esquisser, de mémoire et à la mine de plomb, le visage de Camilla tout en se demandant quel stratagème il pourrait bien imaginer pour lui parler, avant ou après la messe. Il se rappelait que le type grave, un rien sinistre qui l’accompagnait s’appelait Amerigo. »
L’écrivain Mathias Enard publie une œuvre de fiction dans la collection Cartels, à l’occasion de l’exposition « Éblouissante Venise. Venise, les arts et l’Europe au XVIIIe siècle ».
« Antonio observait Venise : inondation, ondulation, vertige. Antonio comprit qu’il ne pouvait plus vivre sans la jeune femme de l’Ospedale della Pietà. La poitrine rebondie, les joues légèrement roses, les cheveux tirant sur le roux, frisés, les yeux clairs et ce je ne sais quoi dans le regard qui le rendait vibrant – Antonio ne pouvait se concentrer ; il prit une feuille de papier et essaya d’esquisser, de mémoire et à la mine de plomb, le visage de Camilla tout en se demandant quel stratagème il pourrait bien imaginer pour lui parler, avant ou après la messe. Il se rappelait que le type grave, un rien sinistre qui l’accompagnait s’appelait Amerigo. »