L’installation Ka Kualmaku a été initiée à la faveur d’une résidence de trois mois que Marc Buchy a réalisé au Centre d’art Lugar A Dudas à Cali en Colombie, en 2018.
L’ambition était alors d’y apprendre une langue classifiée comme « en danger » et « en voie d’extinction » par des institutions internationales de référence. Après quelques semaines de recherche et d’investigation, Marc Buchy décide de se concentrer sur le Namtrik, parlé par la communauté Misak (aussi appelée Wambiano), constituée d’environ 20.000 personnes vivant à l’est de Silva, petite ville des montagnes, au sud du pays.
Je ne suis moi-même ni anthropologue, ni linguiste et je ne connais pas précisément les méthodes de ces disciplines. Je me suis néanmoins saisi de leur rôle pour m’en servir comme outils tout en gardant la latitude permise par la position d’artiste.
Marc Buchy suit donc l’enseignement de José, avec qui il organise, à Cali, des cours publics de Namtrik, et de Lucy ; deux adolescent.e.s qui l’invitent à vivre quelques temps sur le territoire de leur communauté.
Au cours de ses journées d’apprentissage, qui confirment à l’artiste la complexité de la tâche à laquelle il s’est attelé, des formes se matérialisent, chacune se concentrant sur l’acte d’apprentissage en lui-même tout en en soulignant son impossible parachèvement.
Le plus important pour moi ici se trouve dans le geste effectué, dans le temps passé à apprendre, à connaître, à comprendre, à partager, à mémoriser. (…) Cherchant avant tout à rendre visible la situation que j’avais traversée, j’avais en réalité produit des conditions qui allaient elles-mêmes produire des œuvres.
Ainsi l’installation telle que nous la voyons aujourd’hui donne à percevoir les traces de ces enseignements, de ces situations vécues.
Devenant témoins d’une langue qui s’éteint, l’installation agrège tout à la fois une vidéo réalisée lors d’une promenade avec José et sa famille au cours de laquelle les différents personnages disparaissent progressivement, des extraits sonores d’exercices de prononciation syllabique, des archives liées à l’émergence de caractère d’imprimerie d’une lettre propre au Namtrik réalisé avec l’aide d’un artisan local, des feuillets à l’écriture fantomatique, portant les stigmates de ses exercices de copie et de mémorisation…
Début 2022, paraîtra une publication regroupant l’ensemble des connaissances et savoirs linguistiques que Marc Buchy a pu recueillir durant son séjour auprès de la communauté Wambiano. A mi-chemin entre le livre d’artiste et le manuel de grammaire, porté par l’esprit de l’œuvre-outil, cette édition viendra parfaire le corpus du projet Ka Kualmaku.
L’installation Ka Kualmaku a été initiée à la faveur d’une résidence de trois mois que Marc Buchy a réalisé au Centre d’art Lugar A Dudas à Cali en Colombie, en 2018.
L’ambition était alors d’y apprendre une langue classifiée comme « en danger » et « en voie d’extinction » par des institutions internationales de référence. Après quelques semaines de recherche et d’investigation, Marc Buchy décide de se concentrer sur le Namtrik, parlé par la communauté Misak (aussi appelée Wambiano), constituée d’environ 20.000 personnes vivant à l’est de Silva, petite ville des montagnes, au sud du pays.
Je ne suis moi-même ni anthropologue, ni linguiste et je ne connais pas précisément les méthodes de ces disciplines. Je me suis néanmoins saisi de leur rôle pour m’en servir comme outils tout en gardant la latitude permise par la position d’artiste.
Marc Buchy suit donc l’enseignement de José, avec qui il organise, à Cali, des cours publics de Namtrik, et de Lucy ; deux adolescent.e.s qui l’invitent à vivre quelques temps sur le territoire de leur communauté.
Au cours de ses journées d’apprentissage, qui confirment à l’artiste la complexité de la tâche à laquelle il s’est attelé, des formes se matérialisent, chacune se concentrant sur l’acte d’apprentissage en lui-même tout en en soulignant son impossible parachèvement.
Le plus important pour moi ici se trouve dans le geste effectué, dans le temps passé à apprendre, à connaître, à comprendre, à partager, à mémoriser. (…) Cherchant avant tout à rendre visible la situation que j’avais traversée, j’avais en réalité produit des conditions qui allaient elles-mêmes produire des œuvres.
Ainsi l’installation telle que nous la voyons aujourd’hui donne à percevoir les traces de ces enseignements, de ces situations vécues.
Devenant témoins d’une langue qui s’éteint, l’installation agrège tout à la fois une vidéo réalisée lors d’une promenade avec José et sa famille au cours de laquelle les différents personnages disparaissent progressivement, des extraits sonores d’exercices de prononciation syllabique, des archives liées à l’émergence de caractère d’imprimerie d’une lettre propre au Namtrik réalisé avec l’aide d’un artisan local, des feuillets à l’écriture fantomatique, portant les stigmates de ses exercices de copie et de mémorisation…
Début 2022, paraîtra une publication regroupant l’ensemble des connaissances et savoirs linguistiques que Marc Buchy a pu recueillir durant son séjour auprès de la communauté Wambiano. A mi-chemin entre le livre d’artiste et le manuel de grammaire, porté par l’esprit de l’œuvre-outil, cette édition viendra parfaire le corpus du projet Ka Kualmaku.