« Sandrine souhaite partager sa localisation avec vous. » C’est par ces mots qu’Ariane, en route pour les fiançailles de sa meilleure amie se retrouve embarquée dans une enquête policière. Après les fiançailles Sandrine a disparu mais le point-rouge du GPS continue de se mouvoir. Parce qu’elle a peur pour son amie et aussi un peu par désœuvrement, Ariane le suit. Et se perd, et nous perd. Nous perd dans les genres aussi, et dans les pages, puisque le livre lui-même, l’objet-livre, semble s’égarer au fil des pages, passant du récit policier plutôt classique, page-turner à suspense, à l’exercice poétique pour ne pas dire formellement expérimental. Un roman qui interroge le virtuel et ce que la littérature peut en faire. Comment elle peut parvenir à transcrire notre vie dans les limbes numériques – qui n’est pas vraiment la vie – sur la surface lisse des pages immaculées – de faite certaines pages le sont vraiment. Drôle d’objet que ce GPS mais brillant exercice de style.