Découvrez le portrait de Ranim Ghezaïl, étudiante tunisienne prenant part au projet L’Atelier des deux rives. Elle revient en quelques mots sur son expérience de la formation à l’entretien littéraire.

 

Portrait de lectrice :

Peux-tu nous parler de ton rapport à la lecture ?

Depuis toujours, les livres sont mes compagnons de route. Enfant, je lisais tout ce qui croisait mon chemin, avec cette curiosité insatiable propre à ceux qui cherchent à comprendre le monde. Au collège, dès qu’une pause se pré sentait, je filais à la bibliothèque. Là, entre les rayonnages silencieux, je m’évadais. Je lisais, je relisais, je notais précieusement les phrases qui faisaient écho en moi. Ces moments suspendus

 

Quels genres de livres aimes-tu lire ? Y a-t-il un livre que tu as particulièrement marquée récemment ?

J’ai une préférence pour la poésie et le roman. J’aime les romans qui mêlent narration et écriture poétique et sensible. Parmi les choses que je cherche dans un livre, c’est d’y trouver une résonnance intime dans les mots. La trilogie de l’écrivaine tunisienne Wafa Ghorbel – Le Jasmin noir, Le Tango de la déesse des dunes et Fleurir – m’a profondément bouleversée. Il n’y a pas une continuité narrative apparente avaient quelque chose de magique, comme si le temps lui-même s’arrêtait pour écouter les mots. J’aime les livres qui me parlent, ceux qu’on relit sans jamais les épuiser parce qu’à chaque lecture, je découvre quelque chose de nouveau. Entre ces trois romans, seulement quelques échos, quelques détails qui rappellent les livres précédents. Mais au-delà des histoires racontées, c’est le style d’écriture de Wafa Ghorbel qui me touche, qui pénètre le cœur et la chair, avec une justesse poétique.

 

Comment choisis-tu tes lectures ? (Conseils d’amis, critiques, hasard en librairie ou bibliothèque)

Je me laisse guider par le hasard pour choisir mes lectures : je pousse la porte d’une librairie ou je flâne chez les bouquinistes, sans idée précise en tête. Je m’égare entre les étagères, puis j’ouvre un livre au hasard pour lire quelques pages et sa quatrième de couverture, à la recherche de cette étincelle qui me parlera. Sinon, je note les titres découverts lors des interviews – notamment dans La Grande Librairie ou lors de chroniques radio. Parfois, ce sont aussi mes amis qui me recommandent des lectures.

 

As-tu déjà partagé tes impressions de lecture avec d’autres avant cette formation (discussions, réseaux sociaux, blog) ?

Je partage mes impressions de lecture avec des amis tout aussi passionnés. En 2017, avec des amis du lycée, j’ai créé un club de lecture où nous organisions des pique-niques littéraires et de petites rencontres pour échanger sur nos lectures. Et il m’arrive aussi de partager mes impressions de lecture et de recommander un coup de cœur dans mes stories Instagram.

 

Quel rôle joue la lecture dans ta vie quotidienne ?

La lecture occupe une place essentielle dans ma vie quotidienne. Elle est à la fois un refuge, une source d’inspiration et un espace de liberté. Lire me permet de faire une pause, de me recentrer, d’échapper au rythme parfois effréné du quotidien. C’est un moment à moi, où je me reconnecte à mes émotions, à mes pensées, à d’autres vies et d’autres voix. Elle nourrit aussi ma réflexion, mon imaginaire, mon rapport aux mots – ce qui est précieux, autant dans ma formation en linguistique que dans mon travail d’enseignante. Chaque lecture est une rencontre, un dialogue silencieux mais profondément vivant.