/ Éditos

Les idées sous couvre-feu : Mode d’emploi. 16-21 novembre 2020

Édito / par Lucie Campos, directrice de la Villa Gillet

Sous le couvre-feu : la pensée, le débat, la lecture et l’écoute des bruits du monde. En cet automne sous contrainte la Villa Gillet interroge les écrivains, penseurs et acteurs de l’histoire, des sciences sociales, des sciences politiques et de la philosophie contemporaine pour continuer de travailler les questions essentielles : la liberté d’expression dans le monde, les nouvelles écritures environnementales, le rôle public de l’historien, l’égalité femmes-hommes, les questions raciales, l’hospitalité et les migrations.

À l’aune de l’année 2020, nous sommes amenés à inventer de nouveaux formats et à doubler la Villa Gillet physique d’une Villa numérique et sonore où retrouver rencontres d’auteurs, panels, podcasts, lectures, ateliers de traduction : autant d’invitations à débattre, ensemble, des valeurs qui structurent nos démocraties aujourd’hui et à nous donner les moyens de mieux penser 2020, avec l’oreille tournée aussi bien vers la France que vers le Liban, l’Algérie, la Turquie, le Tibet, le Rwanda, l’Italie ou le Royaume-Uni, et comme mots d’ordre le dialogue entre les formes d’écriture, la comparaison internationale et la nuance et l’expertise dans tous les débats.

Édito / Par Marc Drouet, directeur régional des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes

Depuis le début de la crise sanitaire, la consommation d’offre culturelle ne s’est pas arrêtée, sa production non plus. Bien au contraire, l’appétit de culture s’est imposé comme un besoin constant. Nous pouvons nous en réjouir.En revanche, en contraignant à poser le principe d’interdiction de rassemblement, en entraînant la fermeture des lieux de diffusion de spectacle vivant, des bibliothèques et des médiathèques, et des libraires indépendants, les épisodes de confinement ont interrogé les conditions de la diffusion de la culture de création durant ces circonstances exceptionnelles.

Car, en pénétrant dans tous les foyers, en s’isolant dans l’entre-soi, la culture s’est aussi teintée de tous les contextes qu’elle rencontrait, empruntant parfois des nuances atypiques, prenant le risque de se diluer dans le divertissement.
Dans ce contexte inédit, quelle place et quelle forme pour le débat, afin d’éviter que la pensée ne se confine à son tour, que le débat public ne se fige autour de certitudes que plus rien ne viendrait bousculer, à l’intérieur duquel on imaginerait que les solutions de demain se trouvent dans les réponses d’hier ? Comment en d‘autres termes parvenir – malgré la distance physique – à maintenir ce dialogue nécessaire entre les membres du groupe, celui qui permet en toutes circonstances de rapprocher ce qui éloigne ?
Pour répondre à cette question, la villa Gillet et  ses partenaires ont fait le choix – dans le cadre du festival Mode d’Emploi qui se tiendra du 16 au 21 novembre – de recourir aux nouvelles technologies. Et c’est une heureuse initiative. Parce que le numérique est avant tout un outil au service de l’Humain et qu’il peut constituer une réponse tout à fait adaptée pour continuer même à distance, même de manière dégradée – dans l’idéal, rien ne remplacera jamais la rencontre physique – à poursuivre la diffusion de ce qui fonde le savoir construit en commun, c’est-à-dire l’échange.
Ces débats sont indispensables et la variété de la programmation proposée par la villa Gillet à l’occasion de ce festival participera utilement à éclairer leurs termes à un moment où il semble essentiel de poser un diagnostic juste et précis pour apporter des réponses adaptées aux défis que nous devons affronter.
Merci aux organisateurs, merci aux participants, merci surtout à celles et ceux qui consacreront un peu de leur temps et de leur énergie pour alimenter cette nécessaire respiration sans laquelle l’information ne pourrait pas se transformer en savoir.

Édito / par Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes

Je tenais à féliciter particulièrement la Villa Gillet pour avoir su proposer son festival Mode d’Emploi dans le contexte de crise sanitaire que nous connaissons. Avec une édition 100% numérique, ce rendez-vous sera sans nul doute un grand succès en réunissant des artistes, écrivains, journalistes et associations de renom qui nous amèneront à enrichir collectivement nos réflexions sur des sujets terriblement actuels.

Ce sera le cas par exemple des capsules sur la liberté d’expression. L’actualité récente nous invite malheureusement à nous saisir avec détermination de ce sujet. Mode d’Emploi sera ainsi un carrefour d’idées, d’échanges, accessible au plus grand monde pour évoquer les grandes valeurs qui constituent l’architecture de notre démocratie.

Je veux également saluer le travail entrepris par les équipes de la Villa Gillet avec un certain nombre de lycées de notre région parce qu’il importe d’impliquer notre jeunesse dans ces réflexions qui permettent de construire et d’améliorer notre société à la lumière des crises qui la traversent.

Édito / Par Grégory Doucet, maire de Lyon

Chères Lyonnaises, chers Lyonnais, cher.e.s visiteurs et visiteuses de la Villa Gillet,
Un mot pour vous dire comme la programmation du festival « Mode d’Emploi » me ravit et touche au cœur. Par sa thématiques d’abord, puisque les libertés d’expression sont plurielles et toujours à exercer.
Parce que nul n’ignore, ensuite, les difficultés du moment présent ni ce que nous avons à surmonter. Rarement dans l’histoire récente de notre ville, nous n’avons eu autant besoin de solidarité, de continuité dans nos liens ainsi que d’idées, d’échanges et de penser.
Un couvre-feu engage à découvrir, un confinement à s’évader. Il fallait inventer de nouvelles formes pour, sans sortir, aiguiser nos esprits et nos imaginaires qui ne connaissent, eux, pas de frontières. La Villa Gillet s’y attèle avec bonheur en Novembre, fidèle à sa vocation d’hospitalité, de brassage, de rencontres entre voix de tous les pays et personnalités de tous les genres.
Je tiens à la féliciter pour cela. Je souhaite surtout que chacune des soirées annoncées rencontre le public qu’elle mérite et que le festival en entier connaisse un franc succès. C’est une grande chance pour la vie de la cité que tous ces artistes inspirés, ces chercheuses et ces chercheurs de talent, ces penseuses et ces penseurs de qualité, qui continuent d’aller vers nous pour recevoir et pour donner. Une grande chance que les équipes de la Villa Gillet continuent de déployer une si belle énergie pour animer ce haut lieu de convivialité intellectuelle et humaine. Soyez assurés que les équipes de la ville de Lyon resteront à vos côtés pour soutenir la culture, qui nous soutient si bien.
Bon festival à toutes et à tous.